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MARDI 18 décembre  20H30
au  THEATRE  LEPIC ex CINE 13 THEATRE 1 av. junot 75018 (Montmartre)
réservations :   billetterie@theatrelepic.com et billetreduc, fnac ...
PAARAIN DE LA SOIREE
BRUNO SOLO
 
 
 
 
 
 
 
                    


 


COMPTE-RENDU de la dernière soirée (12 juin 2018)

par MONI GREGO


 


 


 

 

 

 

 

DE LA LUMIERE DANS LE PLEXUS


 

Ce mardi 12 Juin, alors qu’une prise d’otages près du New Morning affolait la capitale, dans le bel écrin noir cerné de spots multicolores, du Ciné 13 Théâtre, la Butte Montmartre vibrait des sarabandes légères et des vociférations sauvages de quatre écrivains lâchés sur la scène du maestro Marc-Michel Georges. L’élégant orchestrateur de cet “Amour d’écrire en direct” est tour à tour : premier violon, dompteur, prestidigitateur, petite main dans le sac plein de cadeaux du public, boute-en-train chantant et dansant… Il connaît par cœur les règles d’or des traditions du spectacle de théâtre qu’il déjoue joyeusement avec l’humour du cabaret, l’amour du tour de chant, la folie surréaliste du film d’auteur expérimental, l’insolence candide de l’Auguste qu’il aime incarner et qui se métamorphose parfois devant l’autorité vacillante d’un étrange clown blanc pataphysique. Et le voyage commence. Marc-Michel Georges chante la mère et la mer… Trouble ! Il nous présente les écrivains choisis : quatre portraits en images. Voici Valentine Cohen, nymphe aux pieds nus, qui virevolte en musique dans une robe de soie vert pomme, suivie par Huxlay, sirène en foureau noir, aux cheveux finement tressés, puis arrive le seul garcon : Philippe Rousseau, souriant, décontracté, en jeans, chemise, suivi par Constance Émilie, timide magicienne mystérieuse et enfantine. Et, pour parrainer la soirée, l’exceptionnel Smaïn.

Marc-Michel Georges-Monsieur Loyal, l’acteur, le comédien, le crooner, tire, d’escale en escale, les fils de cette création odysséenne, et nous sommes emportés. La corne de brume maritime confiée à un spectateur va scander l’aventure entre consignes d’écriture, disparition des écrivains en coulisses, chansons, numéros de cabaret, projections de films, poésie, retours des écrivains-lecteurs. Il s’agira de considérer les contraintes plutôt comme des plaisirs. Les spectateurs envoient des mots ou ils viennent, gourmands, sur scène pour lancer une phrase. Tout circule. Voici une déesse, la splendide, l’impertinente Camille Solal. Elle nous éclaire sur les secrets des sonorités des noms de personnages mythiques comme Médée (M’aidée), Jason (jasons donc…), Créon (oui créons !) ou Antigone (elle est si anti !...). Puissante, Camille nous enchante par ses subtiles drôleries dignes d’Alphonse, allez !... On se regarde tous dans les yeux, directement, avec bienveillance, et on entend le “Clair de lune” de Debussy sur lequel Marc-Michel, romantique nous fait une grande déclaration :

“Que je meure, Mesdames, si

Je ne vous décroche une étoile !” Paul Verlaine. D’ange il devient diable pour un duo filmé. Dédoublé en un étrange couple à l’intimité cryptique qui nous laisse cois : Moi et Ouam !

Et voici que Smaïn prend la scène, tel un Ulysse, lassé des vieilles guerres, il nous ouvre son cahier d’écritures et son cœur. Ce sont ses chansons qu’il va nous lire. “J’ai l’impression de débuter” dit-il, et il nous offre un fabuleux moment de partage, simple, grave et amical. Sobrement, d’une voix tout juste audible, comme une confidence. Il prononce ses mots, il aime les mots, il le prouve seconde après seconde, par sa délicatesse infinie à les distiller, les offrir, aérien. Poèmes à fleur de peau en bouquets amoureux pour des rendez-vous tendres. Paroles tissées, souples, tendues, tenues, douces. Les ondes musicales des mots de Smaïn appellent la musique de Michel Legrand pour des chanson que l’on espère entendre bientôt. Une grande émotion nous submerge. Bravo Monsieur !

Un grand silence et nous voici guidés à nouveau par Marc-Michel Georges jusqu’à ce vote du public qui se termine comme le ferait un tir à la courte-paille, par un verdict de dévoration (“Le sort tomba sur la plus jeune“ comme dans la chanson du “Petit Navire”) d’un vainqueur qui achève joyeusement cette expédition vers de prodigieux ailleurs. Ce soir, Constance Émilie a gagné, elle emportera l’encombrant sac poubelle, trésor plein des cadeaux du public. Sa première phrase a été : “De la lumière dans le plexus.” Oui, Constance, ce soir il y en a

eu ! Beaucoup !


 

Moni Grégo, journaliste d’un soir


 

Moni Grégo est auteur de Théâtre. La plupart des textes qu’elle a écrits ont été créés dans des Théâtres Nationaux, régionaux, des Centres Dramatiques… en France comme à l’étranger. Elle est aussi actrice, metteur en scène, directrice de la Compagnie de la Mer, compagnie conventionnée par le Ministère de la Culture pendant plus de vingt ans. Sétoise, née d’un père corse et cévenol, d’une mère espagnole, elle a vécu en Algérie (après l’Indépendance) et en Tunisie. Elle a voyagé avec des spectacles en Europe, dans le Maghreb, au Japon, au Québec, aux USA… Elle a deux enfants. Elle se partage actuellement entre Sète et Paris.


 


 


 

* soirées soutenues par LES ECRIVAINS ASSOCIES DU THEATRE, LA FONDATION INTER-FREQUENCE et L'Agence MANIFESTORY

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